ULT : Transmission du savoir, un pari réussi

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Il y a de nos jours, une manière tendancieuse de croire que tout ce qui ressort de la gestion d’une organisation sans caractère public, surtout lorsque cela concerne le domaine éducationnel, est souvent synonyme de médiocrité en parlant de bagage intellectuel ou du savoir transmis. C’est un préjugé que l’Université du Lac Tanganyika a décidé de rectifier dès le départ en faisant le choix de prioriser la qualité plutôt que l’argent et, qu’il semble avoir réussi malgré le contexte.

 

Fondée à la fin des années 90 par un groupe de professeurs d’universités en partenariat avec quelques actionnaires, l’Université du Lac Tanganyika naît dans un contexte assez particulier. A l’époque, le caractère public est dominant dans la sphère académique puisque seule l’université nationale du Burundi était vue comme la référence en matière d’enseignement supérieure. Le contexte politique marqué par la guerre civile et la fuite de cerveaux  où les enseignants qualifiés quittaient en masse le pays  constituaient aussi des obstacles pour la réussite de ce projet audacieux.

 

Faire ses preuves, gagner la confiance..

 

Malgré un contexte difficile, l’ULT a fait le choix de miser sur la qualité. La vision de ses fondateurs a pu convaincre les meilleurs cerveaux du pays et de la diaspora. Les premières promotions formées par l’université se sont très vite imposés dans le monde professionnel. Dans tous les domaines comme les médias, les assurances, les banques, la fonction publique, les organisations internationales, les lauréats de l’université sont jusqu’aujourd’hui très appréciés. Un certain nombre a pu avoir des opportunités pour le doctorat et ont pu intégrer les meilleures universités occidentales comme chercheurs ou enseignants.   

Ces performances sont dues à un système d’enseignement qui ne se focalise pas uniquement sur les cursus académique. Beaucoup d’activités extra-académique sont organisées et permettent aux étudiants de se familiariser avec le monde professionnel avant même de quitter le banc de l’université. Les conférences régulières, les activités des clubs de réflexion dans toutes les facultés, le sport, les clubs de lecture, les journées culturelles  aident les étudiants à mieux se distinguer et renforcent la cohésion sociale au sein du corps estudiantin.

C’est en partie ce qui a aidé  Armel Gilbert Bukeyeneza ancien lauréat de l’ULT, ancien directeur du journal BURUNDI ECO et actuellement écrivain,  correspondant pour JEUNE AFRIQUE et le Monde à Nairobi au Kenya: « Je  trouve que l’Université du Lac Tanganyika est l’une des rares universités burundaises qui ont la conscience que le rôle d’une université va au-delà de donner des syllabus aux étudiants ; en témoigne les différentes activités, conférences débats, les différents travaux de recherche qui s’y font, etc. » Il continue en disant : « l’Université du Lac Tanganyika est en train de prendre la place que doit prendre une université dans une société, celle d’être un éclaireur. Certes, l’université a du faire un choix difficile entre l’argent et la qualité, mais la différence semble être dans le sens des priorités. Peut-être que les autres ont mis  les intérêts financiers en avant, et il n y’a pas pire choix pour une institution académique… c’est de l’inconscience tout simplement. »

                 

Ainsi, le slogan, « le savoir, le savoir-faire, le savoir-vivre » n’est pas vain. Le défi que s’est lancé les initiateurs de l’institution il y a 20 ans semble réussi. 

Yvan MUSONI

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