La CEPGL au bord de la disparition

La Communauté économique  des pays de la région des Grands Lacs est en voie de disparition  selon l’Ambassadeur Cyprien Mbonimpa. Lors de la conférence à l’Université du Lac Tanganyika animée le vendredi 30 Septembre 2019, le conférencier dit que la CEPGL est morte mais personne n’a déclaré le décès.

Alerte! La Communauté économique des Pays de la région des Grands Lacs (CEPGL) soufre d’une léthargie prolongée depuis un bon moment. Plus de quatre décennies d’existence de la CEPGL, la communauté a pratiquement échoué à remplir ses missions. Selon l’Ambassadeur Cyprien Mbonimpa,  cet échec s’explique par le contexte dans lequel la communauté est créée. Née dans la situation de crise consécutive à l’assassinat de Patrice Lumumba au Congo, la lutte ethnique au Rwanda en 1959, et crise consécutive à l’assassinat du premier ministre Pierre Ngendandumwe en1965 au Burundi, la CEPGL ne s’est pas intéressée aux questions économiques comme elle s’était engagée.

A l’avis de ce vétéran de la diplomatie Burundaise, la CEPGL a manqué d’une structure spécifique chargé de gérer les conflits entre ses pays membres et par conséquent la mission principale qui était la garantie de la sécurité aux Etats n’a pas été accomplie. Les membres de la même famille économique se lancent en conflit, Bujumbura contre Kigali, Kigali et Kampala contre Kinshasa pendant les années 1990, la confiance se détériore entre les Etats membres, plus de contributions, la communauté est paralysée et les pays intègrent d’autres communautés régionales.

Suite à la mauvaise gestion de ressources, situation politique en nerfs tendus ente les pays et à l’interne même des pays, l’insolvabilité des pays  aux redevances de la communauté, la CEPGL est devenu un club des chefs d’Etats qui ne voudraient que des arrangements mutuelles pour garder le pouvoir.

 Quid de l’intérêt du Burundi

La multiple appartenance du Burundi dans les communautés économiques régionales se montre comminatoire à son économie. Ce cœur d’Afrique a humblement adhéré à CEPGL, l’EAC, la COMESA, la CEEAC. A coté de la flexibilité de son économie liée à la faible production,  ce qui accroit son importation au détriment de l’exportation, les redevances  aux communautés économique dont il fait partie est une autre épée de Damoclès. Les inconvénients de la participation de certains pays dans les Organisations régionale surpassent de loin les avantages  qu’ils y tirent. Il convient alors de se demander les raisons d’adhérer dans des organisations qui n’avantagent en rien. « Les couts des adhésions pèsent de plus en plus sur des budgets  des Etats et la plus part de pays ne  paient par leur contributions. Les pays ont adhéré  pour des raisons politiques plutôt que pour des raisons économiques. » Lit-on dans le rapport de la CEA de 2006.

Pour le cas du Burundi, l’analyste professionnel de la diplomatie burundaise voit que la participation du Burundi dans différentes organisations régionales pèse lourdement sur la vie du pays. « Les couts indirects, les ressources humaines des différents ministères sont fortement sollicités et devient difficile d’organiser une participation optimale et bénéfique pour le pays. Cette contrainte empêche le pays de profiter pleinement des avantages offerts par  l’adhésion. La multiplication des CER brouille l’Image du Burundi et peut laisser penser à une absence de stratégies globales claire.» estime Ambassadeur Mbonimpa.

Le Burundi doit revoir l’intérêt qu’il tire de la participation dans certaines organisations, tenir compte de son enclavement et ne viser que l’intérêt général. Les avantages que présente l’EAC comme le port de Dar Es Salam en Tanzanie et le port de Mombassa au Kenya devrait stimuler la république du tambour pour rester collé à ces puissances de l’Afrique subsahariennes. La CEPGL n’est pas à rejeter mais il faut y aller prudemment car le Congo, lui aussi frappe la porte de l’EAC. Il serait mieux de collabore dans le secteur de l’énergie et développement agricole.

 

                                                                                                                                                                Thierry BAMPORIKI

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